Une rue artificielle pour aider à la mobilité des malvoyants

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L’Institut de la Vision a mis en place un dispositif innovant destiné à la conception et l’étude de dispositifs pour les malvoyants.

Tester des produits d’aide à l’autonomie

Amis Parisiens, voilà une rue que Lorànt Deutsch n’a sûrement pas dû évoquer dans son livre Métronome puisqu’elle… n’existe pas ! Ou plutôt si, mais au sein des locaux de l’Institut de la Vision. Cette pure production artificielle est en réalité une grande plateforme de recherches de 9 mètres de long qui va être utilisée pour tester des produits d’aide à l’autonomie.

«Lors d’un partenariat avec Essilor, nous nous étions aperçus que les méthodologies existantes pour estimer l’impact de ces innovations sur la vie quotidienne des personnes handicapées étaient trop sommaires  pour tester efficacement les innovations», explique le Pr José-Alain Sahel, chef du service d’ophtalmologie à l’hôpital des Quinze-Vingts et directeur de l’Institut de la Vision et instigateur de la société Streetlab, à l’origine du projet.

À l’origine de plusieurs simulateurs visant à reproduire certains handicaps visuels, le Pr Sahel disposait déjà d’un appartement témoin et de zones de test dans une rue parisienne. Cette solution présentait malgré tout plusieurs inconvénients, comme le manque de contrôle sur tous les paramètres ou le danger que peuvent représenter des tests en pleine rue.

Une rue entièrement paramétrable

Cette rue artificielle permet de mener de nombreuses expériences en fonction des scénarios proposés en contrôlant totalement tous les éléments externes (bruit, luminosité, température) afin de reproduire au mieux un environnement urbain. Les volontaires prenant part aux expériences sont équipés de capteurs et suivis par les caméras de la rue, qui enregistrent les mouvements, les accélérations, l’orientation ou encore le regard… Les données sont enregistrées et analysées par les ergonomes, ergothérapeutes, opticiens et toutes les personnes spécialistes en accessibilité. La rue peut être modelée en fonction des besoins, voire même transformée en gare ou en magasin et pourra accueillir des projets de formation ou de sensibilisation à la mal-voyance.

Le projet aura coûté 2 millions d’euros, essentiellement apportés par l’État, la Ville de Paris, la région Ile-de-France, des associations de malades et la Caisse des dépôts. «Le fonctionnement est financé par les industriels ou institutions, à qui nous facturons le temps d’accès à la plate-forme et à ses spécialistes», explique José-Alain Sahel.

Un projet novateur et impressionnant qui va clairement permettre à la rechercher d’avancer plus vite et de proposer de nouvelles solutions d’aide à l’autonomie pour les malvoyants.

Clément Kolodziejczak
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